Espace Bresson

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HYPERCUBISME Jean de Blanchard

L’hypercubisme, peinture et sculpture à la fois, univers déstructuré, Peintures à fragmentation, compositions no limit, propre à Jean de Blanchard.

  

Né en 1931 à Montpellier non loin
de la place de la Comédie, Jean de Blanchard a passé son enfance  dans sa ville natale.

C’est à l’âge de 13 ans que la famille quitte Montpellier pour Avignon où il continue ses études.

En 1954, Jean commence à peindre, il utilise l’atelier de son frère, Louis Bergerot déjà ancré dans le monde pictural, chef de file de la nouvelle école figurative dans les années 50.

Comme le trio Ambrogiani, Jean Bergerot se voit prendre le nom de sa mère, de Blanchard pour signer ses toiles, le lapsus entre les deux frères est levé, à chacun sa personnalité, Jean de Blanchard est né.

Pendant deux ans de Blanchard travaille sa peinture, s’exerce, s’affirme, démontre, il veut comprendre la couleur, refuse l’influence lui qui est autodidacte, produira mais n’exposera pas, pendant cette période.

De retour à Montpellier en 1957, il occupe le poste de responsable de l’école privée que son père a créée, cette responsabilité coupe net toute sa créativité et ses activités artistiques, c’est dans cet immeuble familial où il est né, qu’est installée l’école, qu’il dirigera jusqu’en 1982 et y installera par la suite son atelier.

 

C’est en 1988, dans la garrigue héraultaise, parti en virée, que Jean est absorbé par un paysage aux pylônes électriques. Cette forêt d’arbres métalliques du XXIème siècle l’interpelle.

Cette imbrication si souvent décriée représente pour lui une forme d’équilibre esthétique conçue selon le nombre d’or. Une toile symbolique immortalise la scène.   

La machine est lancée, de Blanchard, ressort ses pinceaux.

Jean utilise des supports commun, le bois, l’isorel et bien évidemment le carton de récupération. Il va commencer à peindre et à vendre ses tableaux dans le cadre d’une association.

 « Autre sens », c’est le nom du groupe de peintres confirmés fantaisistes que Jean va fréquenter. Ce groupe dynamisera Jean qui passera à la vitesse supérieure.

Depuis quelques années de Blanchard se consacre à la peinture sur boîtes, en carton ou en bois en
utilisant leur volume. Peintes sur les quatre faces, l’ouvrage terminé, il dispose ses cubes en décalage et obtient une composition cubique en trois dimensions qu’il appellera l’HYPERCUBISME.

 

L’HYPERCUBISME, est selon lui la déstructuration de ses peintures tri-dimensionnelles en sculptures, dont l’observateur peut découvrir toutes les faces en tournant autour.

Ce décalage crée une vision « pixelisée » d’une œuvre propre à de Blanchard.

Pas de blabla pas de chichi, le coup de pinceau est unique, franc, « cul sec », c’est de la peinture
« in live » aussi bien pour ses paysages que pour ses nus.

Je me souviens la première fois que j’ai visité l’atelier de Jean de Blanchard, c’est tout d’abord son accueil qui m’a séduit, car Jean vous accueille à bras ouverts.

En haut des 50 marches de sa maison natale, s’ouvre devant moi un feu d’artifice de couleurs sous une batterie d’halogènes, et là, l’apothéose, une symphonie, une inondation de peintures, de cartons peints de la tête aux pieds juxtaposés les uns sur les autres et les autres sur les uns. Un « bordel » organisé.

Au fur et à mesure que je me faufilais dans cette grande maison je constatais l’ampleur du travail, effectué par Jean. Cette traversée de « Manhattan » aux immeubles en carton, vous dépasse dans tous les sens du terme, une valse s’improvise entre sculptures et peintures pour absorber le moindre travail le moindre détail .

Cette patte, ce coup de pinceau, made in de Blanchard, que l’on découvre dans un univers en perpétuel décalage vous enivrent. Cet atelier qui s’offre à moi est le fruit de plusieurs années de persévérance et l’aboutissement d’un spectacle renversant.

Ce n’était pas loin de midi, Jean débarrasse un coin de table, installe le couvert, sort un casse croûte
improvisé, à la sauce hypercubisme, un vrai plaisir pour moi, en avant la musique, la discussion s’engage.

 

Par beau temps si vous passez rue Vanneau à Montpellier vous aurez la chance de voir sur son balcon ses compositions hypercubiques sous le regard d’un mannequin en plastique en guise de gardienne du temple.

De Blanchard a à son palmarès une centaine d’expositions collectives et individuelles dans la région Languedoc-Roussillon, et une dizaine de portes ouvertes de son atelier.



24/03/2013
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